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L'efficacité

Les rapports sur la vidéosurveillance :

 

Ainsi, depuis le début des années 2000, la plupart des rapports concluent à l'inefficacité des politiques de vidéo surveillance.

 

En Angleterre:

En 2008, Scotland Yard reconnaissait que la videosurveillance était inefficace.

 

Lors de la Security Document World Conference (22-23 avril 2008, Londres), un représentant de Scotland Yard parlait même de « utter fiasco » (échec complet) parce que les officiers de police ne sont pas assez formés, souvent ils ne veulent pas chercher les images vidéo « parce que c'est beaucoup de travail » .

 

Bruce Schneier, spécialiste anglo-saxon en sécurité et également responsable de la sécurité pour British Telecom pose un regard particulièrement critique sur la vidéosurveillance :

« [CCTV cameras] actually solve very few crimes, and their deterrent effect is minimal. »

(« Les délits sont très rarement résolus à l'aide de caméras de surveillance et leur effet préventif est faible. ») Il précise également « Si les caméras garantissaient la sécurité des citoyens, Londres, la ville la plus vidéosurveillée, serait la ville la plus sûre du monde. Mais ce n’est pas le cas, du fait des limites matérielles des caméras, de l'incapacité de la police à gérer le flux d'images et enfin des capacités d'adaptation des délinquants. »

 

Pour tenter d'expliquer cet échec, il suggère une autre explication. Selon lui, la vidéosurveillance ne réduit pas la criminalité, mais la déplace vers des zones non surveillées (l'effet plumeau").

 

Les 500 millions de Livres sterling dépensées (en dix ans) pour développer et réparer le réseau de caméras de surveillance seraient , plus « rentables » d'après certains, s'ils servaient à payer des officiers de police patrouillant dans les rues.

 

Une autre explication avancée par Scotland Yard est liée à la fonction de la vidéosurveillance, prévu pour prévenir les incidents et non pour être massivement utilisé dans les enquêtes.

 

 

La profusion d'images, leur difficulté d'accès (recherches lors d'enquêtes), et le manque de formation des agents, font que les policiers ne sont pas aussi efficaces qu'ils le pourraient...           

Un projet présenté en Grande-Bretagne en Octobre 2009, suggère de proposer à des citoyens de visionner de chez eux les flux d'images. Une prime serait attribuée au meilleur visionneur. Le voyeurisme de ce projet a été critiqué comme une pratique « malsaine » et « attentatoire ».

 

Aux Etats-Unis:

Le Département de la Justice des États-Unis a proposé en 2005 son propre bilan de l'utilisation de systèmes de caméras de surveillance. Les conclusions de son rapport confirment celles des rapports de Scotland Yard : les systèmes de vidéosurveillance ont peu d'influence sur la criminalité.             

La videosurveillance dans 1984:

 

La vidéosurveillance est présente dans 1984, par la présence de télécrans dans les habitations:

“Le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au-dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champ de vision de la plaque de métal, il pouvait être vu aussi bien qu’entendu.” (chapitre 1).

 

 

Winston, lorsqu’il se retrouve face au télécran, est capable d’adapter l’attitude attendue:

“Winston fit brusquement demi-tour. Il avait fixé sur ses traits l’expression de tranquille optimisme qu’il était prudent de montrer quand on était en face du télécran” (chapitre 1).

 

 

 

Ce passage met en évidence une faille des systèmes de vidéosurveillance:

leur présence étant obligatoirement signalée aux passants en France, les personnes peuvent adopter un comportement tout à fait normal et ainsi passer entre les mailles du filet, ce qui permet aux personnes mal intentionnées d’adopter un comportement approprié avant de commettre leurs méfaits. Inversement, des personnes tout à fait innocentes peuvent avoir des comportements suspects (exemple: être stressé à cause du travail par exemple).

L'étude UrbanEye :

 

Dans 1984, Orwell écrit:

“Naturellement, il n’y avait pas moyen de savoir si [...] on était surveillé. On devait vivre [...] en admettant que tous sons émis étaient entendus, et que, sauf dans l’obscurité, tout mouvement était perçu”.

Les citoyens ne savent donc pas s’ils sont surveillés.

 

 

 

Ce fut une des remarques soulevées par l’étude UrbanEye. Devant la prolifération des systèmes de vidéosurveillance dans les espaces publics des pays européens au début des années 2000, l’enquête Urban Eye a été menée à l’initiative de la Communauté Européenne. Ce programme d’étude a été conduit de 2001 à 2004 sur un échantillon de pays de la Communauté Européenne.  

 

 

 

L’étude portait sur l’utilisation de la vidéosurveillance en Europe, afin d’analyser ses effets sociaux et son impact politique, de façon à proposer des solutions quant au développement de la videosurveillance.

 

 

 

Urban Eye a remis un rapport en 2004. Deux tendances sont mises en évidence par ce rapport :

       Premierement, la vidéosurveillance est entrée dans la vie quotidienne. Mais le tiers des systèmes examinés dans les lieux publics par l’enquête Urban Eye ne faisait l’objet d’aucun signalement. Ce sont en effet souvent des systèmes simples, faits pour décourager le délit plutôt que d'exercer une réelle surveillance.

 

    Deuxièmement, pour les systèmes performants, on s’oriente vers l’intégration de techniques complexes fonctionnant en réseau (exemple: caméra associée à une reconnaissance d’empreinte digitale) et la numérisation des données. Cela va renforcer le caractère opaque des réseaux de vidéosurveillance.

 

 

 

     L’enquête d’UrbanEye montre qu'habituellement, les gens sont très peu informés sur la vidéosurveillance.

Constatant que l’opacité des techniques augmente, et que les citoyens ne sont pas informés UrbanEye recommande donc de :

   déclarer des systèmes de vidéosurveillance;

  proportionner le déploiement de cette technique au but poursuivi, et le contrôler par un système;

   rendre pénalement responsable l’exploitant du système;

  les systèmes devraient être soumis à des inspections régulières qui vérifient qu’ils sont conformes.

L'effet "plumeau":

 

Dans 1984, Winston parvient, pendant un temps, à  contourner la vidéosurveillance en se plaçant dans le seul espace non surveillé de son appartement.

Cela illustre bien l'effet qui s'appelle"l'effet plumeau". La vidéosurveillance a pour effet de déplacer les délinquances "raisonnées" (exemple: vols, traffics etc) vers les zones non surveillées

Par exemple, lorsque Marcq-en-Baroeul a déployé son système, les auteurs de cambriolages se sont rabattus sur les villes de Croix et Wasquehal.

Et à Croix, l'installation récente de caméras a déplacé les incivilités du quartier Saint-Pierre au secteur Croix-Blanche

•

 

La surveillance des communications :

 

Par rapport à la surveillance des communications, le tri de toutes ces informations, est très compliqué. Bien souvent, les services de renseignements ont “démasqué” les terroristes avant qu’ils n’attaquent, mais ne sont pas toujours en mesure de les arrêter.

 

 

 

Les attentats de Paris du vendredi 13 novembre ont mis en évidence les failles des services de renseignements français et européens. Des terroristes fichés, et pour certains déjà condamnés, ont pu librement rejoindre la Syrie et revenir en France ou en Belgique sans être repérés. Pourtant, Omar Mostefai et Samy Amimour étaient connus des services de police. Ce dernier est parvenu à se rendre en Syrie sans passeport ou avec de faux papiers alors qu'il était mis en examen dans un dossier terroriste.

 

La fiche S :

 

Les individus soupçonnés d’être en lien avec des filières djihadistes ou de représenter un danger potentiel pour la France, sont fichés par la DGIS (service de renseignement français) sur la Fiche S. Ces fiches numérotées de 1 à 16 selon la dangerosité de l'individu contiennent:

     leur nom,

     leur âge,

     leur nationalité,

     une photo,

     

 

 

Les personnes fichées disparaissent de ces fiches au bout d’un an, si leur comportement reste, pendant cette durée, normal. Ils sont aujourd’hui environ 4000 à être fichés. Les autorités ne peuvent cependant pas procéder à des arrestations, sur la base de ces fiches. Les services de renseignement disposent donc d’informations sur des gens potentiellement djihadistes et terroristes, mais cela ne permet pas de faire des arrestations.

 

 

On peut donc se questionner sur l’utilité de ces mesures: les services secrets connaissent les principaux individus dangereux, mais à quoi cela sert-il si des attaques terroristes surviennent de ces mêmes personnes qui ont été fichées?

 

 

Aux Etats-Unis, malgré la quantité phénoménale d’informations collectées, d’autres attentats sont tout de même survenus depuis ceux de 2001. De plus, peut-on réellement estimer que le fait, par exemple, de visiter un site internet djihadiste fait de nous un pro-djihadiste? Certaines personnes peuvent, par pure curiosité, se rendre sur ces sites internet pour se rendre compte de ce qu’il s'y passe réellement, sans aucune pensée ni sympathie envers le djihadisme

 

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